Physique & métaphysique
3 OCTOBRE 2022 (mis à jour le 15 octobre 2023)
Table des matières
Si l’on me demandait aujourd’hui de quoi est fait l’univers, je parlerais spontanément de conscience et d’information. L’énergie n’arriverait pas très loin, et il serait d’ailleurs approprié de la faire entrer dans l’équation. C’est en effet l’énergie qui permet l’échange d’information dans l’univers, échange indispensable à l’avancement de la conscience. On pourrait dire que l’énergie et la conscience sont nécessaires et suffisantes à la cocréation de l’existence physique et métaphysique. Ou encore qu’il existe une interaction synergique permanente entre l’énergie et la conscience à toutes les échelles.
Là où la physique standard n’étudie que l’énergie, la matière ou encore le mouvement, la théorie du champ unifié de Nassim Haramein y ajoute la conscience. En fait, ce physicien semble avoir compris que la physique découle de la métaphysique, et que les deux s’auto-alimentent. De quoi tracer un chemin hors des sentiers battus.
Justement, sa théorie donne un autre point de vue sur les paradoxes et autres étrangetés qui sont à la base de la physique standard. Dans cette série d’articles, nous allons ainsi aborder différemment les systèmes isolés, la renormalisation de l’infini, la rotation des objets célestes dans un environnement apparemment sans frottement depuis le big bang. Nous allons questionner l’existence de la matière noire et de l’énergie noire, le vide, le temps, l’espace… Autant de nouvelles interprétations qui découlent de la conscience et de son lien avec l’énergie.
La Conscience est première
Chercher à comprendre, expliquer, ou interpréter l’univers et ce qui le compose revient à explorer la conscience. On ne peut pas échapper à la conscience. La conscience est première [1].
Cependant, la conscience émerge également dans l’univers grâce à une dynamique énergétique spécifique. La conscience est première et elle émerge dans l’univers ? Cela peut sembler paradoxal… à moins que nous ne levions deux sources de confusion. La première est de ne considérer la conscience que du point de vue du Moi. En tant qu’être humain qui vivons des prises de conscience dès notre venue au monde, nous avons tendance à penser que la conscience émerge dans notre perception. C’est vrai, mais c’est très réducteur pour la conscience.
Seconde source de confusion : nous pouvons aussi penser que notre mental n’est autre que notre conscience elle-même.
L’énergie permet à la conscience de s’expérimenter
Il n’y a guère que l’expérience qui puisse nous aider à lever ces confusions. C’est du moins ma façon de voir depuis l’expansion de conscience que j’ai vécue en 2013. Ma conscience était alors synchronisée sur mon mental et son fonctionnement linéaire, jusqu’à ce qu’une pression d’origine physiologique – une rupture d’anévrisme – la sorte de ce processus machinal. Elle a alors basculé dans un espace immensément plus vaste, comme si elle retrouvait un flux naturel, auquel cependant ma perception n’avait encore jamais eu accès. J’ai ainsi pris conscience, l’espace d’un instant, de la vastitude de ma conscience, et surtout de sa primauté [2].
De façon plus générale, l’expérience induit un différentiel de conscience par lequel progresse cette-dernière. De ce point de vue, la conscience n’a de sens que dans l’expérience. En revanche, du point de vue de la présence [3] – l’état dans lequel je me suis retrouvée lors de l’expansion de ma conscience – le différentiel induit par l’expérience n’existe plus [4]. La présence est comme la conscience qui ne se connaitrait pas par l’expérience. Seule l’expérience permet d’agir, à travers le mouvement qu’engendre les différentiels de conscience… et donc d’expériences. On pourrait dire que l’expérience est le terreau de la prise de conscience.
Quel est le rapport avec l’énergie me direz-vous ? Eh bien c’est l’énergie qui permet l’expérience de la conscience. Jusqu’à l‘émergence de la conscience de soi, et, éventuellement, la réalisation que la conscience est première et sous-tend sa propre expérience.
La question de l’observateur
L’observateur en physique et en métaphysique
« En physique, un observateur est un hypothétique personnage doté d’instruments de mesures de l’espace et du temps, observant depuis son référentiel les expériences qui ont lieu à différents endroits de l’espace (…) En physique quantique, les conditions de mesures de l’observateur sont, en plus, soumises aux postulats de la mécanique quantique, dont le principe d’indétermination . » [5]
En métaphysique, un observateur est un être conscient. Mais il n’a pas forcément conscience d’être conscient… !
A la question « faut-il être conscient de soi pour pouvoir observer ou bien observer pour devenir conscient de soi ? » le métaphysicien répondra : les deux. Avant, sans doute, d’ajouter une subtilité. Selon lui, il y a en effet deux catégories d’observateurs : le spectateur et l’observateur qui a conscience qu’il observe. Le premier se considère comme sans influence – peut-être même comme objectif – alors que le second a conscience d’observer l’univers d’un point de vue subjectif [6], de l’interpréter et d’y participer.
De l’observateur au joueur
Les découvertes de la physique quantique ont initié une importante réflexion autour de la place de l’observateur et de son lien avec la conscience. Jusqu’alors, ce que l’on connaissait de la physique n’avait jamais mené à ce questionnement. En effet, à notre échelle, les objets classiques se comportent de manière régulière et prédictive, nous donnant par exemple le droit de penser que si l’on quitte une pièce, les objets qu’elle contient s’y trouveront toujours lorsqu’on reviendra. Tout se passe comme si les choses continuaient que nous les observions ou pas. L’influence de l’observation peut ainsi nous échapper.
En revanche, au niveau quantique, on ne peut rien dire de tel. Lorsque nous n’observons pas, il y a un défaut de connaissance ; alors, plusieurs réalités sont possibles. C’est ce que l’on appelle la superposition quantique. A partir du moment où nous observons, la superposition s’effondre, laissant place à une seule réalité.
Quel est le point commun entre les deux échelles ? C’est la conscience.
L’observateur, au sens métaphysique du terme – le seul qui vaille finalement puisque la conscience est première – a une influence sur l’avancement de la complexité et de la conscience dans l’univers. En retour, l’univers a une influence sur lui. Dès que la conscience de l’observateur change, il n’observe plus son environnement de la même façon, ce qui influence en retour la conscience avec laquelle il perçoit. Ainsi, son interprétation est en lien direct avec la conscience qui est la sienne au moment où il observe.
Chaque observateur étant ainsi complètement impliqué dans la construction de la réalité, il serait sans doute plus juste de parler de joueur. Les joueurs sont finalement, grâce à leur conscience, la condition même d’existence du terrain de jeu.
Le joueur et ce qui se joue dans l‘univers ne font qu’un
D’après la théorie du champ unifié, la conscience est un feedback d’information entre notre monde intérieur et notre monde extérieur. C’est à partir de la structure du double tore que Nassim Haramein a commencé à comprendre pourquoi et comment la conscience émerge par retour d’information.
« Pour être conscient de soi, il faut savoir que l’on existe. Cela demande une rétroaction. La structure du double tore permet cette rétroaction entre ce qui vient de l’extérieur et ce qui retourne à l’intérieur, informant le vide, puis repartant vers l’extérieur. Et lorsqu’il retourne vers l’extérieur, le vide nous informe du résultat de l’information présente dans le vide. C’est un échange entre notre compréhension interne et l’expérience de l’univers, et la relation de toutes les compréhensions rassemblées dans le vide affectant la nôtre. Donc on ne crée pas sa réalité, on la co-crée avec tout le monde. »
L’univers fait une boucle de rétroaction sur lui-même pour s’observer à toutes les échelles. Il s’observe en fait à travers tous les êtres conscients qui évoluent en son sein. Plus précisément, c’est le niveau fondamental de qui nous sommes qui rayonne et s’effondre perpétuellement sur lui-même, en une boucle infinie de rétroaction.
Ainsi, nos observations ne sont pas les nôtres, parce que nous n’observons pas l’univers d’un point de vue extérieur. Nous sommes partie prenante de son propre processus de prise de conscience. Et nous pouvons utiliser ce processus consciemment pour orienter la création et tracer le chemin par lequel nous désirons passer, en cocréation avec les autres [9].
Pour cela, nous utilisons l’énergie. L’énergie suit la conscience.
L’énergie suit la conscience
« Nous baignons dans une énergie fondamentale qui est à la source de la création du monde physique. Cette énergie c’est le vide, ou l’espace qui nous entoure. Cet espace cependant n’est pas vide dans le sens usuel du terme mais plein d’énergie, une énergie qui connecte absolument tout. »
NASSIM HARAMEIN [10]
Nassim Haramein met ici en relation le vide, l’espace et l’énergie. Du point de vue de la physique, le vide n’existe pas.
Du point de vue de la métaphysique, seules la conscience et l’énergie existent. Ce que l’on appelle « espace » est simplement de l’énergie et des potentiels non explorés (bien que du point de vue du mental, l’espace existe et soit perçu comme vide).
L’espace n’est rien d’autre que de l’énergie
Nassim Haramein s’intéresse au vide et surtout à l’énergie qu’il contient car celle-ci est pour lui la source de la matière. Il a découvert que le vide a une structure géométrique, celle de la fleur de vie en 3D.
Cette structure est infinie et tapisse ce que l’on appelle communément « l’espace ». L’espace connecte toutes les échelles, du niveau quantique – où les équations prédisent qu’il existe une énergie infinie en chaque point – au niveau cosmologique. Toute l’énergie est déjà là, même si l’on n’en a pas conscience.
La physique standard laisse volontairement l’immense majorité de cette énergie de côté en utilisant un processus de renormalisation, qui attribue une valeur finie à l’énergie du vide quantique.
« (…) Des infinis absurdes à première vue interviennent dans les autres théories partielles, mais dans tous les cas ces infinis peuvent être annulés par un procédé appelé « renormalisation ». Bien que cette technique soit relativement douteuse sur le plan mathématique, elle semble marcher en pratique et elle a été appliquée à ces théories pour faire des prédictions qui collent aux observations avec un extraordinaire degré de précision. La renormalisation, cependant, a un sérieux inconvénient du point de vue de la recherche d’une théorie complète, parce que cela signifie que les valeurs réelles des masses et les intensités des forces ne peuvent être prédites par la théorie mais doivent être choisies de manière à coller aux observations. »
Stephen Hawking énonce ici en creux ce qui a permis à Nassim Haramein de trouver une théorie complète, en prenant en compte l’infini et sans faire appel à la renormalisation. Ainsi a-t-il réussi à prédire la valeur réelle de la masse du proton et des trous noirs en général, nous y reviendrons dans l’article 2…
L’énergie est équivalente partout
« Les objets physiques ne sont pas dans l’espace, mais ces objets sont une extension de l’espace. De ce point de vue, le concept d’espace perd toute signification. »
ALBERT EINSTEIN [13]
L’espace – ou l’énergie – est une fluctuation à la source de notre réalité. Aussi, au lieu par exemple de se voir comme un corps, on peut se voir comme étant constitués de milliers de milliards de cellules. Chacune de ces cellules est composée de milliards d’atomes. A l’intérieur de chacun de ces atomes, circulent les uns autour des autres à la vitesse de la lumière, des protons. Ils sont chacun formés de 1055 minuscules paquets d’énergie, appelés Unités Sphériques de Planck (USP) ou voxels par Nassim Haramein. Ces voxels constituent l’unité fondamentale de la fabrique de l’espace-temps, assemblés géométriquement selon la structure infinie de la fleur de vie en 3D.
Il n’y a pas d’espace entre les particules, il n’y a que de l’énergie. D’ailleurs le physicien montre que si l’on tient compte de l’énergie contenue dans le proton, on peut enfin expliquer la différence de densité de l’énergie entre le niveau quantique et le niveau cosmologique [14]. Finalement l’énergie est égale, équivalente partout.
Maintenant, si l’on considère que l’espace n’existe pas, que deviennent alors les concepts de temps et de dimension ?
Sans espace, qu’est-ce que le temps ?
Depuis la théorie de la relativité restreinte (Einstein, 1905), le concept d’espace est étroitement associé à celui de temps. Ces notions sont devenues inséparables et d’une influence réciproque l’une sur l’autre. Pour Nassim Haramein, le temps cependant est un concept humain. Il préfère parler d’espace-mémoire, car selon lui c’est la mémoire qui s’encode sur la trame de l’espace, nous donnant la notion du temps qui passe.
Mais que ce soit une question de mémoire ou de temps, s’il n’y a pas d’espace il n’y a pas d’espace, me direz-vous ! En fait, je vois plutôt la mémoire comme des paquets d’énergie et de conscience qui deviennent disponibles depuis notre perspective humaine. On pourrait dire que l’on ne se déplace pas dans l’espace-temps – ou l’espace -mémoire – mais que l’espace-mémoire se déplace à travers nous.
Cela rejoint la perspective métaphysique où toute manifestation d’énergie est un événement vibratoire [15], décorrélé du temps et de l’espace mais en aucun cas décorrélé de la conscience. Le temps, comme l’espace, n’existent nulle part ailleurs que dans le mental. C’est lui qui perçoit la linéarité et la séparation, là où tout n’est que résonance dans le moment présent.
Sans espace, qu’est-ce qu’une dimension ?
Une dimension est relative à une mesure [16]. Cependant, Nassim Haramein considère qu’une dimension se réfère à l’échelle ou la taille d’une structure plutôt qu’à une orientation dans l’espace. Selon sa théorie, il existe un nombre infini de dimensions scalaires [17], la plus petite et la plus pertinente pour définir notre relation à l’univers étant le voxel (sphère de Planck). 1055 voxels – soit la masse de l’univers – s’inscrivent dans un seul proton. Comment est-ce possible ? Il s’agit en fait de la masse holographique, basée sur l’information présente [18]. Le physicien a également montré que l’univers est fractal. La nature holofractographique de l’univers revient à dire que tous les protons communiquent entre eux.
Si tel est le cas, cela signifie, ainsi que nous allons le voir dans le prochain article, que l’énergie est communication !
Notes & références
[1] Voir l’article sur La boucle étrange de la conscience.
[2] Lire Mon histoire pour en savoir plus.
[3] La présence est un état. Un état singulier de conscience. Elle se vit au-delà des mots. Dès lors, ceux-ci peuvent seulement nous aider à cerner ce que la présence n’est pas, c’est-à-dire la non-présence, le mental.
[4] Voir également l’article sur l’expérience consciente à ce sujet.
[5] Source : wikipédia
[6] Voir également l’article L’objectivité, angle mort de la science.
[7] HARAMEIN Nassim, cité par International Space Federation FR
[8] Vous pouvez consulter l’article sur l’univers fractal et holographique pour en savoir plus sur la dynamique du double tore. Et également : l’article sur le principe de rythme, et celui sur le principe de genre pour une vision plus métaphysique.
[9] L’émergence de la conscience pose la question du libre-arbitre, j’en parle dans l’article Le libre-arbitre existe-t-il ?
[10] HARAMEIN Nassim, juin 2015, Conférence à Bruxelles [vidéo]
[11] HAWKING Stephen, Une brève histoire du temps, Ed.Flammarion, 2018, p.191
[12] Pour en savoir plus sur le processus de renormalisation, vous pouvez consulter l’article De la renormalisation aux fractales.
[13] EINSTEIN Albert, cité par HARAMEIN Nassim, L’univers connecté [vidéo], 2015
[14] Cette différence est connue dans la théorie standard comme la pire prédiction jamais faite en physique. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article Gravité quantique et proton de Schwarzschild.
[15] Voir également l’article sur le Principe de vibration pour avoir un autre point de vue sur le temps.
[16] Dimension, du latin dimensio qui signifie « action de mesurer ».
[17] Un scalaire est une quantité physique qui n’est spécifiée que par sa grandeur (sans idée de direction), et qui s’exprime avec un nombre suivi ou non d’une unité.
[18] Voir l’article Gravité quantique et proton de Schwarzschild.
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