L'énergie est communication
20 NOVEMBRE 2022 (mis à jour le 14 janvier 2024)
Table des matières
Dans le premier article de cette série, nous avons commencé à explorer les relations entre la physique (l’énergie) et la métaphysique (la conscience). L’univers est une énergie-conscience, et plus précisément un phénomène fractal et holographique qui évolue grâce à une interaction synergique de l’énergie et de la conscience.
L’énergie suit la conscience et la fait évoluer parce que toutes les particules communiquent entre elles. Dit autrement, l’énergie est communication, et c’est le sujet de ce nouvel article.
L'énergie est communication, la communication est énergie
L’énergie n’est pas la force
En 1687, dans son ouvrage Philosophiae naturalis principia mathematica, Isaac Newton a énoncé les lois du mouvement. Il s’agit des principes à la base de la mécanique classique, dont l’un des fondements est le concept de force. Une force modélise – grâce à un vecteur ayant une direction, un sens, une intensité et un point d’application – une action mécanique exercée par un objet (ou partie d’objet) sur un autre objet (ou partie d’objet.) L’ensemble des forces appliquées à un objet a pour effet de lui communiquer de l’énergie, sous la forme d’une accélération ou d’une déformation.
Cette modélisation allait de pair avec l’interprétation du fonctionnement de l’univers que l’on avait à l’époque. En 1915, la relativité générale d’Einstein a fait disparaître la notion d’action mécanique. Depuis lors, la gravité, par exemple, est décrite comme une force qui courbe l’espace-temps.
Pour Nassim Haramein, les choses sont encore différentes. Toutes les forces – que l’on peut plutôt assimiler à des manifestations de l’énergie – se retrouvent dans un état d’équilibre parfait et absolu par intermittence (la moitié du temps). Cet état correspond à un point de référence appelé point 0. La notion d’équilibre est d’ailleurs inhérente à celle de force, puisque mesurer une force revient à déterminer l’effort nécessaire qu’il faut opposer à cette force pour atteindre l’équilibre.
Mais qui dit équilibre dit déséquilibre. Il existe en fait, selon ce physicien, un échange dynamique d’informations qui fait continuellement osciller les systèmes entre ces deux états.
De la notion de force à la notion de communication
« L’existence de ce cosmos intelligent et ordonné repose sur le fait que la structure de la création est intriquée et qu’elle communique à tous les niveaux. Cette communication alimente un échange dynamique d’informations (…) via une boucle de rétroaction qui permet au système d’apprendre sur lui-même, d’évoluer et de devenir conscient de lui-même. »
NASSIM HARAMEIN [1]
Tout système repasse rythmiquement [2] par le point 0, qui contient une quantité infinie d’énergie et un potentiel de conscience créative infini. Lorsqu’il n’est pas au point d’équilibre, le système se manifeste dans une certaine forme. L’énergie alterne ainsi entre l’intérieur et l’extérieur, communiquant respectivement des informations du point 0 au monde des formes, et réciproquement.
Cela se produit grâce aux mouvements de contraction et d’expansion de la géométrie du vide. Nassim Haramein nous dit que « le vide peut posséder d’infinies forces en lui, si elles sont en équilibre [nous ne nous rendrons] pas compte qu’il est là » [3]. Plus que des forces, le vide possède une énergie infinie, l’énergie du point 0. En fin de compte, avec la conscience, seule l’énergie existe, partout et de manière égale. Nous interprétons simplement la communication de l’énergie comme la manifestation d’une force.
Par exemple, selon ce physicien, la force forte n’existe pas en tant que telle. Il s’agit plutôt de la gravité qui agit au niveau quantique [4]. Bien qu’il considère la gravité et l’électromagnétisme comme les deux seules forces qui existent dans l’univers, sa théorie peut aussi être interprétée comme mettant en œuvre un flux, une communication entre le vide et la matière, via la gravité et l’électromagnétisme.
C’est la structure en double tore du vide qui permet cette communication.
Géométrie et communication
La géométrie du vide est pour partie formée d’un cuboctaèdre, aussi appelé vecteur d’équilibre par l’architecte et inventeur Buckminster Fuller [5]. Le cuboctaèdre représente la phase d’équilibre à laquelle revient par alternance tout ce qui est manifesté, tant au niveau physique (énergie) que métaphysique (conscience).
« L’équilibre vectoriel est la véritable référence 0 des mathématiques énergétiques. La pulsation zéro de l’équilibre vectoriel est ce qui se rapproche le plus de ce que nous connaîtrons jamais de l’éternité et de Dieu : la phase 0 de l’intégrité conceptuelle inhérente aux asymétries positives et négatives qui propagent les différentiels de conscience. »
BUCKMINSTER FULLER [6]
Dans le cuboctaèdre, les vecteurs sont tous de longueurs et de rapports angulaires égaux (60°). C’est la raison pour laquelle il est possible d’étendre ce réseau d’équilibre à l’infini vers l’extérieur à partir du point central du vecteur d’équilibre. On obtient alors une matrice vectorielle isotrope. L’ensemble de cette matrice représente la géométrie en équilibre parfait, présente à toutes les échelles, dont chaque point devient le point central potentiel d’un vecteur d’équilibre. Une condition de fluctuation dynamique peut ainsi se manifester autour de chaque point.
Ce que nous appelons les « formes géométriques » ne sont finalement que des « événements énergétiques ». Elles s’articulent en réseaux géométriques lorsque des vecteurs d’énergie se croisent et entrent en résonance. Ainsi, toute forme est-elle simplement l’interaction d’événements énergétiques.
Des systèmes en communication et en synergie
« Bien que le modèle d’un monde mécanique soit incomplet, il n’est pas totalement incorrect. Un système est composé de sous-parties, qui interagissent les unes avec les autres, et génèrent la dynamique que nous observons. Cependant, la nature des échanges entre ces sous-parties n’est pas nécessairement limitée au système dans lequel elles sont observées ou auquel nous les associons.
Aucun système totalement isolé n’a jamais été trouvé dans la nature (malgré cela, la plupart des lois fondamentales de la physique sont basées sur de tels systèmes). De plus, les relations dynamiques entre toutes ces sous-parties génèrent un effet synergique (…) dans lequel le comportement du système dans son entièreté est plus grand que la somme des sous-parties, et est imprévisible à partir du comportement de celles-ci. »
NASSIM HARAMEIN [7]
Selon Nassim Haramein, l’énergie naît de l’échange d’information dans l’univers, qui se produit à toutes les échelles. Mais c’est sans doute l’échelle quantique qui nous permet le mieux de comprendre l’énergie. Parce qu’à cette échelle, les particules n’ont pas d’existence intrinsèque : leur existence dépend de leur relation [8].
A notre échelle et à celle de l’univers, cette propriété est illustrée par les structures dissipatives. Ces systèmes ouverts sont en communication permanente, échangeant de l’énergie avec leur environnement, qui devient alors pour elles source de cohérence et d’auto-organisation. Toutefois, le prix à payer pour générer cette énergie utile est une dépense d’énergie non-qualitative (l’entropie) en grande quantité.
Contrairement aux systèmes chaotiques, qui dépendent seulement de conditions initiales, les structures dissipatives sont conditionnées par des fluctuations continues qui agissent en synergie [9].
Mais comment les systèmes ouverts communiquent-ils ? C’est ce que nous allons découvrir à présent.
Toutes les particules communiquent entre elles
Il existe en physique une égalité mettant en relation l’intrication de deux particules (ER) et les raccourcis spatio-temporels, ou trous de vers (EPR). Cette relation, ainsi donnée par l’égalité ER = EPR signifie, pour le dire simplement, que deux particules peuvent communiquer entre elles sans condition de temps ou de distance [10].
Pour Nassim Haramein, cette égalité ne s’applique pas seulement à deux particules mais à l’ensemble des particules de l’univers. Il en est arrivé à cette conclusion après avoir démontré la nature à la fois fractale et holographique de l’univers. Les fractales permettent en effet à toutes les échelles d’être en communication par retour d’information. Dans le même temps, chaque particule possédant l’information de toutes les autres grâce à l’holographie, tout changement d’information est instantanément communiqué d’une particule à l’autre [11].
L’énergie procède d’un échange d’information
En découvrant que le vide possède une structure en double tore, Nassim Haramein a en fait redéfini les trous noirs. Selon lui, loin d’être des structures qui absorbent tout, les trous noirs échangent de l’information. Ils sont composés essentiellement de vide et donc d’une structure en double tore. L’échange d’information se fait entre leur volume et leur surface. C’est cet échange qui crée l’énergie (que l’on appelle la masse).
Selon lui, l’univers n’est composé que de trous noirs à différentes échelles, reliés par une loi fractale. Toutes les particules sont par conséquent des trous noirs, comme par exemple le proton. Il existe actuellement deux valeurs pour la masse du proton, la valeur standard et la valeur qu’il a lui-même calculée. Il est intéressant de noter que la différence entre les deux valeurs s’explique par la manière d’envisager l’échange – ou pas – d’information.
Ainsi, le cadre de référence pour le calcul de la masse du proton standard est l’observateur, ce qui revient à considérer le proton comme séparé des autres protons. Tandis que le cadre de référence pour le proton trou noir est l’univers, ce qui revient à considérer le proton en communication avec tous les autres protons présents dans l’univers.
Dans le premier cas, tout se passe alors comme si on prenait en considération l’information présente uniquement à la surface du proton. Contrairement au deuxième cas, où l’on prend également en considération l’information présente dans son volume, et donc l’énergie du vide qu’il contient. C’est la base de calcul de la masse holographique – qui sous-entend que tout communique tout le temps avec tout – et qui peut d’ailleurs s’appliquer à n’importe quel trou noir [12].
Flux d’énergie Vs mouvement
Rotation Vs frottements
Les équations de champ d’Einstein décrivent la gravité comme une force qui courbe l’espace-temps. Cependant, elles ne disent rien sur la source de la gravité. En modifiant ces équations, Nassim Haramein est parvenu à expliquer que la gravité provient de la rotation coordonnée des sphères de Planck constitutives de l’espace-temps au niveau quantique. Dans son modèle, l’espace-temps possède en effet un tourbillon fondamental (spin), qui se déploie suivant un gradient de densité allant des plus petites aux plus grandes échelles. C’est cette cascade de tourbillons qui explique la rotation de tous les objets dans l’univers [13].
Notre physique standard repose sur l’hypothèse fondamentale suivante : tout tourne dans un environnement sans frottement depuis le Big Bang. Le spin étant ainsi inhérent au Big Bang, nous n’avons donc théoriquement pas à en tenir compte dans les équations. Sauf que…
« Tout d’abord, cela ne [nous] dit pas d’où vient l’énergie qui a généré [le] moment d’impulsion [du Big Bang]. Et ensuite, il s’agit d’une généralisation très très large, car ce que [l’on] observe autour de [nous] ne ressemble pas vraiment à un environnement sans frottement !
C’est la même chose au niveau quantique : les électrons tournent perpétuellement depuis le Big Bang à la vitesse de la lumière. Ils ne se sont jamais arrêtés. Cela fait beaucoup de spin, depuis très très très longtemps ! Ce serait vrai s’il n’y avait qu’un atome dans l’univers mais dès lors qu’il y a ne serait-ce que deux atomes, il y a des frictions, des collisions, toute sorte de chose comme des champs gravitationnels ayant une influence l’un sur l’autre. Rien qui ressemble à un environnement sans frottement. »
NASSIM HARAMEIN [14]
Dans sa théorie, le physicien ne néglige pas les forces de frottements, mais montre que les forces de rotation les surpassent.
Mais sans espace, quid du mouvement ?
Ainsi, si les choses semblent tourner dans un environnement sans frottement, ce n’est qu’une apparence.
Mais le simple fait qu’elles soient en mouvement n’est-il pas déjà une apparence ?
Nous avons vu en effet dans l’article précédent que l’espace n’est rien d’autre que de l’énergie. Que devient alors le mouvement sans espace ? Si l’on reprend le modèle du double tore de Nassim Haramein, on voit un mouvement dans cette boucle, mais pas de déplacement d’un point A à un point B. On pourrait dire qu’il y a une sorte de flux ou d’expansion dynamique, mais rien qui se déplace réellement. Rien ne va nulle part, nous en particulier. Nous ne nous déplaçons pas à travers le temps et l’espace. Au contraire, c’est le temps et l’espace qui se déplacent à travers nous. Mieux, nous sommes simplement dans cette boucle infinie avec nos expériences de vie, indépendamment du temps et de l’espace.
Fondamentalement, la perception du mouvement procède en réalité d’une espèce de somme de nombreux moments et événements qui se produisent dans le moment Présent. Ainsi, au lieu de penser qu’une flèche doit mettre un certain temps pour parcourir une distance entre le tireur et la cible, il vaut mieux penser en termes d’événements : chaque observation de cette flèche sur son chemin devient un événement. Dès l’instant où nous observons cette flèche à un certain point de sa trajectoire, cela devient un événement. En fait, elle ne bouge pas, c’est juste la nature de l’événement qui change. Un peu comme les pixels qui s’allument, s’éteignent et donnent une impression de mouvement sur un écran de télévision immobile [15].
Dans le prochain article, nous continuerons à parler de l’énergie, en lien avec la métaphysique, l’ombre et la lumière…
Points clés
- L’univers est un phénomène fractal et holographique qui évolue grâce à une interaction synergique de l’énergie et de la conscience.
- L’univers ne repose pas sur des forces mais sur des échanges dynamiques d’informations, qui font continuellement osciller les systèmes entre un état d’équilibre et un état de déséquilibre.
- Toutes les particules dans l’univers créent l’énergie en échangeant de l’information grâce à leur structure en double tore. L’énergie est communication.
- La structure du double tore sous-tend un flux d’énergie dans lequel rien ne se déplace réellement. La perception du mouvement procède plutôt d’une succession d’événements énergétiques.
Notes & références
[1] HARAMEIN Nassim, cité par International Space Federation FR
[2] Voir également l’article sur le principe de rythme
[3] HARAMEIN Nassim, Nassim Haramein at Rogue Valley Metaphysical Library (1) [vidéo]. Traduction disponible ici.
[4] Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article Gravité quantique et proton de Schwarzschild.
[5] Buckminster Fuller (1895 – 1983) a publié plus de trente livres, inventant ou popularisant des termes tels que « synergétique ». Il a également mis au point de nombreuses inventions, principalement dans le domaine de la conception architecturale, la plus connue restant le dôme géodésique. Source : Wikipédia
[6] FULLER Buckminster, Synergetics, section 440.01
[7] HARAMEIN Nassim, cité par International Space Federation FR, op.cit.
[8] Voir à ce sujet l’article Réalité et physique quantique.
[9] Pour comprendre ce mécanisme, voir l’article sur l’effet papillon : du chaos à l’interdépendance.
[10] Pour en savoir plus, voir l’article indéterminisme et intrication.
[11] Pour en savoir plus sur la nature holofractographique de l’univers, voir l’article sur l’univers fractal et holographique.
[12] Pour en savoir plus, voir l’article sur la gravité quantique et le proton de Schwarzschild.
[13] Pour en savoir plus, voir l’article Qu’est-ce que l’espace-temps ?
[14] HARAMEIN Nassim. (2013, 25 septembre). Nassim Haramein Complete [Podcast], traduction libre
[15] Voir également l’article Mouvement et perception.
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