La biologie quantique
20 DÉCEMBRE 2018 (mis à jour le 2 novembre 2023)
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Qui dit biologie dit retour à mon expérience ! Au cours de la rupture d’anévrisme qui m’a fait vaciller, mon mental a été mis en suspens par l’intermédiaire de mes méninges. Cela a eu pour effet de me faire percevoir la conscience directement au niveau de mon cœur, où j’ai senti la présence. Ma peur a été, de ce fait, désactivée. Ma perception de la réalité a changé. En fait, tout s’est passé comme si, en l’absence du mental, j’avais senti toute la puissance de mon cœur se révéler. Alors qu’en temps « normal », elle est masquée par la fausse identité du mental qui se croit seule maîtresse à bord.
Dans la présence, je sentais les informations affluer au niveau de mon cœur. En fait, j’ai eu une toute nouvelle conscience de la manière dont l’information circule entre le cœur et le cerveau.
Ces organes sont à la fois uniques et doubles, avec deux ventricules pour le cœur et deux hémisphères pour le cerveau. S’il existe une similitude troublante entre leur structure, ils ont également des liens particuliers. Bien plus étroits qu’on ne pourrait le penser. Deux points de vue scientifiques m’ont aidé à comprendre leur relation ainsi que la manière dont elle s’est manifestée dans mon expérience.
Le premier est celui de l’institut Heartmath. Il met en avant le fait que le cœur a accès à l’information avant n’importe quel autre organe du corps, le cerveau y compris. Le second est celui du physicien Nassim Haramein, qui va dans le sens des travaux de cet institut. Sa théorie donne le premier rôle au cœur, en établissant par ailleurs un lien spécifique entre les méninges et la conscience.
Qu’est-ce que l’intelligence du cœur ?
Le cœur a son propre cerveau
L’institut Heartmath est un centre de recherche clinique et scientifique fondé en 1991 et basé aux Etats-Unis. Son fondateur, Doc Childre, est un pionnier dans le développement d’outils facilitant la réduction du stress et la résilience. Il a publié en 2005 avec Howard Martin un livre intitulé L’intelligence intuitive du cœur [1], dans lequel sont présentées leurs recherches :
« [Il existe] maintenant des preuves scientifiques que le cœur nous envoie des signaux émotionnels et intuitifs afin de nous aider à gérer notre vie. Au lieu de tout simplement pomper du sang, il dirige et aligne plusieurs systèmes du corps afin qu’ils puissent fonctionner en harmonie les uns avec les autres. Et, bien que le cœur soit en communication constante avec le cerveau, nous savons maintenant qu’il prend lui-même un grand nombre de décisions. »
DOC CHILDE et HOWARD MARTIN [2]
Le cœur dispose d’au moins quarante mille neurones et de son propre système nerveux. Autant dire qu’il a son propre « cerveau ». En fait, le cœur est l’unique organe du corps qui possède la propriété d’envoyer davantage d’informations au cerveau qu’il n’en reçoit. Vous vous demandez encore si le cerveau pilote le cœur ? Il semblerait que ce soit plutôt l’inverse ! Ainsi, en fonction des circonstances, le cœur peut décider d’inhiber ou d’activer certaines parties du cerveau. Ce qui pourrait modifier notre perception de la réalité.
Le cœur peut également réduire l’activité du système nerveux sympathique, c’est-à-dire :
- faire baisser le rythme cardiaque,
- diminuer la contraction des vaisseaux sanguins,
- diminuer la sécrétion d’hormones du stress.
Enfin, il a la capacité d’augmenter l’activité du système nerveux parasympathique et ainsi de relaxer les systèmes internes du corps. [3]
Tous au rythme du cœur !
Le cœur est l’organe qui génère le champ électromagnétique le plus important du corps. Rollin McCraty, directeur de recherche de l’institut, parle d’information imprimée sur ce champ, qui affecte le corps entier. Ainsi, lorsque le rythme des battements du cœur est cohérent – c’est-à-dire régulier et ordonné – il entraîne et synchronise les rythmes du cerveau, du système nerveux, des glandes et des organes. Le scientifique explique :
« Lorsque nous prenons le pouls, ce que nous sentons, c’est l’onde de pression créée par le battement du cœur. Ce n’est pas le flux sanguin, c’est l’onde de pression. A chaque fois que le cœur bat, cette onde de pression circule jusqu’au cerveau et à travers le corps. Au niveau du cerveau, cette onde de pression synchronise tous les neurones (…). La cohérence est l’état physiologique optimal qui est à l’origine de l’apprentissage et de la performance, et qui facilite les processus naturels de régénération du corps. »
ROLLIN McCRATY [4]
Rollin McCraty a effectué une série d’études sur l’électrophysiologie de l’intuition. Il s’agit des phénomènes électriques et électrochimiques qui se produisent au niveau des neurones lorsqu’une personne, n’ayant pas consciemment accès à une information, fait appel à son intuition.
En l’occurrence, il s’agissait de comparer la prédiction d’un participant avec l’image qu’on lui demandait de deviner et qui ne lui était effectivement présentée que quelques secondes plus tard. Cette image pouvait relever de l’un ou l’autre extrême du spectre des émotions. Elle était attribuée aléatoirement par un ordinateur, et ce, après que les données physiologiques du participant aient été enregistrées grâce à des capteurs. Etaient ainsi étudiées chez la personne l’activité des ondes du cœur, du cerveau, ainsi que les interactions entre ces deux organes.
L’information intuitive
Les résultats ont montré que le corps, et en premier lieu le cœur, prédisait l’image. Et non seulement le cœur prédisait l’image, mais le message qu’il envoyait au cerveau variait en fonction du contenu émotionnel de l’image à venir.
Rollin McCraty résume ainsi : « Le [cœur répond] d’une façon qui [peut] prédire un événement futur si cet événement [a] une portée émotionnelle et [est] significatif pour la personne (…). Le flux de cette information intuitive est cœur – cerveau – corps. Et on doit avoir une réponse du corps pour devenir conscient de l’information. Cela change fondamentalement notre compréhension de la manière dont le cœur humain fonctionne. C’est comme si le cœur, et le cerveau ensuite, ont accès à un champ d’information non limité par le temps et l’espace (…) Nous commençons vraiment à avoir des moyens maintenant de montrer que nous avons bel et bien un système énergétique. » [5]
Cœur et conscience
Le rôle des méninges
Les travaux de Nassim Haramein vont également dans le sens de ces expériences. Le cœur est même, selon lui, l’organe qui incarne la singularité de la biologie. Et, à ce titre, il est le premier centre à traiter les informations qui nous parviennent :
« Le cristal d’une radio est réglé sur une certaine fréquence qui vous permet d’écouter une station de radio spécifique. Dans le corps, si le cerveau est l’antenne de la radio, le bouton de réglage est le cœur. C’est lui qui définit la fréquence des informations reçues à travers le rythme de la dynamique des fluides de votre corps, qui peut être altéré par vos états émotionnels. »
NASSIM HARAMEIN [6]
Ainsi, plus nous sommes en paix avec nos émotions, plus ces informations seront claires et subtiles. L’antenne du cerveau, située au niveau des méninges, permet ensuite à cet organe de recevoir les informations. Précisément, ce sont, d’après lui, les molécules d’eau constituant le liquide cérébro-spinal qui jouent ce rôle, de par leur structure tétraédrique – le tétraèdre étant la « brique de construction » de la géométrie fondamentale de l’univers.
L’eau, vecteur d'information
Cela rejoint les travaux du scientifique Marc Henry [7], spécialiste de l’eau, pour qui « l’eau est la substance primordiale présidant à la vie (…). [Elle] représente (…) 70% de la masse d’une cellule. Mais si l’on compte les objets, c’est-à-dire le nombre de molécules présentes dans une cellule, celle-ci est alors faite à 99% d’eau » [8].
L’eau serait alors le médium qui transmettrait l’information du vide quantique à notre physiologie. Ainsi, il voit l’être humain comme un système ouvert en relation constante avec les informations provenant du vide. « Nos cellules, grâce à l’eau, savent lire [l’information quantique]. Elles sont toujours en train de varier et nous ne sommes jamais les mêmes » [9] explique-t-il. Mieux, il estime qu’il « faut non seulement remettre l’eau au cœur du vivant mais au centre du débat sur la conscience. Si nous sommes faits essentiellement d’eau, celle-ci joue forcément un rôle dans l’émergence de nos capacités psychiques. » [10]
L’information quantique
Je vois les choses de cette manière : le cœur et le cerveau sont deux centres de traitement de l’information. Ils nous permettent d’avoir conscience de nous-mêmes et d’expérimenter notre réalité. Du fait que tout communique par des circuits d’énergie et une boucle de rétroaction, le cœur reçoit les informations du vide quantique. Il les transmet au cerveau, qui lui transfère à son tour notre interprétation spécifique de l’univers. Le cœur informe alors en retour le vide quantique, dans une boucle continuelle de rétroaction.
Mais nous aurions probablement une conscience et une expérience très différente si le mental – c’est-à-dire les pensées et les émotions – n’était pas aussi présent. Car, pour en revenir à mon expérience, c’est bien lorsque mes pensées et mes émotions ont été mises en suspens que j’ai pu accéder à un champ d’information plus vaste. J’ai pu accéder à la présence, via la « singularité gravitationnelle » de mon cœur. Ainsi que l’explique Nassim Haramein :
« Si vous allez vers l’intérieur, chaque fois plus profondément, alors on peut espérer qu’il se produira une plus grande radiation parce qu’il y a une relation de rétro-alimentation entre l’effondrement gravitationnel interne et l’expansion externe du champ électromagnétique. »
NASSIM HARAMEIN [11]
Et en effet, l’expansion a été immédiate dans mon cas : elle s’est manifestée dans l’enchaînement juste et adéquat des événements.
Il existe plusieurs champs d’information dans l’univers – tous reliés entre eux – qui encodent la mémoire de tous les systèmes. Ils façonnent les formes, des atomes aux galaxies, en passant par les molécules, les cristaux, les cellules, les organismes, les sociétés, les comportements, les écosystèmes, le système planétaire, le système solaire, etc.
Résonance morphique...
Le biologiste Rupert Sheldrake nomme ces différents champs d’information les champs morphiques, ou champs morphogénétiques. Selon lui, l’énergie présente dans l’Univers est structurée, littéralement mise en forme par ces différents champs d’information. Et ce jusqu’à créer la réalité physique, dans une dynamique de retro-alimentation. Autrement dit, nous influençons ces champs autant qu’ils nous influencent. Rupert Sheldrake parle de résonance morphique. Celle-ci implique une transmission d’influences causales formatives à travers l’espace et le temps.
Dans les faits, plus la matérialisation d’une forme est fréquente, plus la mémoire qui s’accumule dans le champ d’information de cette forme est renforcée. Ainsi, tout ce qui est émis à l’intérieur du champ d’information d’un système consolide sa mémoire. Cela influence tout ce qui entre en résonance avec ce système, avec un effet directement proportionnel au nombre de fois où l’émission a été faite. Chaque système acquiert ainsi une mémoire collective par le processus de résonance morphique. Et les nouveaux systèmes se développeront sous l’influence des systèmes similaires antérieurs grâce à cette résonance.
... et vide quantique
« (…) Comment la résonance morphique fonctionne [?] Plusieurs suggestions sont possibles. L’une est que le transfert d’information a lieu sous l’action d’un « ordre implicite », comme le proposait le physicien David Bohm (…). Autre piste : la résonance passe par le champ de vide quantique, médiateur de tous les processus quantiques et électromagnétiques. »
RUPERT SHELDRAKE [12]
Je vous propose d’explorer ces pistes en lisant les articles suivants :
- L’univers holographique, qui explicite la théorie de David Bohm
- La théorie du champ unifié, basée sur le vide quantique, et dans laquelle Nassim Haramein parle de la mémoire de l’univers.
Points clés
- Le cœur a accès à l’information avant n’importe quel autre organe du corps, le cerveau y compris.
- Le cœur communique en permanence avec le vide quantique, duquel il reçoit des informations et auquel il en transmet en retour.
- Nous influençons le champ d’information autant qu’il nous influence, par résonance.
Notes & références
[1] DOC CHILDE et MARTIN Howard, L’intelligence intuitive du cœur, la solution Hearthmath, Québec : Editions Ariane, 2005.
[2] Ibid, p.5
[3] Vous pouvez également consulter l’article sur le Principe de rythme, qui propose un autre modèle pour le cœur, basé notamment sur les travaux de Frank Chester.
[4] McCRATY Rollin. (2012, 19 avril), Le cerveau du cœur [vidéo]
[5] Ibid.
[6] HARAMEIN Nassim, cité par International Space Federation FR
[7] Marc Henry est ingénieur, chercheur associé au CNRS, directeur du laboratoire de chimie moléculaire de l’état solide et professeur de chimie inorganique à l’université de Strasbourg.
[8] HENRY Marc. (2011, janvier-février), Interview de Marc Henry, In : Nexus n°72, pp.57-58
[9] Ibid.
[10] HENRY Marc. (2014, 10 novembre), cité par Myriam Gablier, L’eau, passeuse de conscience, In : INREES – Inexploré
[11] HARAMEIN Nassim, Nassim Haramein at Rogue Valley Metaphysical Library (1) [Vidéo]. Traduction disponible ici.
[12] SHELDRAKE Rupert, Réenchanter la science, Paris : Editions Albin Michel, 2013.
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2 commentaires à propos de “La biologie quantique”
Super article. vous avez rendu des concepts pouvant parait très compliqués très digestes. bravo
Merci 🙂 c’est plutôt bon signe qu’un article sur la biologie facilite la digestion 😉