1 Partages

Mise à jour : 19 février 2020

Hasard ou résonance ? 4/4

feedback-et-synchronicite

Dernier volet de la série consa­crée aux syn­chro­ni­ci­tés ! Il fait suite aux articles sur l’his­to­rique des syn­chro­ni­ci­tés et le rôle de l’inconscient dans l’apparition de ces phé­no­mènes. Après avoir éga­le­ment décryp­té quelques exemples per­son­nels met­tant en lumière la com­mu­ni­ca­tion et la réso­nance quan­tique à l’œuvre lorsque les syn­chro­ni­ci­tés se pro­duisent, j’élargis ici le cadre de réfé­rence à l’univers. Et je m’intéresse en par­ti­cu­lier à l’intrication et au feed­back pré­sents à toutes les échelles, condi­tions sine qua none à la mani­fes­ta­tion de cette com­mu­ni­ca­tion et de cette résonance.

                       

Intrication quantique et synchronicité

Des liens vers la physique standard

systemes-isolesLe modèle stan­dard en phy­sique clas­sique consi­dère l’Univers comme com­po­sé de sys­tèmes iso­lés. Même si les phy­si­ciens recon­naissent que les sys­tèmes iso­lés n’existent pas, ils ne prennent pour­tant pas en compte cette réa­li­té dans leurs tra­vaux. Ils ignorent la connexion entre les sys­tèmes lorsqu’ils étu­dient l’univers. De plus, ils ne s’in­té­ressent qu’aux évè­ne­ments repro­duc­tibles. Pour toutes ces rai­sons, ils per­pé­tuent un modèle non seule­ment incor­rect mais par­ti­cu­liè­re­ment inadap­té à l’étude des synchronicités.

Dans l’infiniment petit, en revanche, l’observation de phé­no­mènes d’intri­ca­tion laisse appa­raître un Univers bel et bien connec­té. Est-ce la rai­son pour laquelle cer­tains phy­si­ciens quan­tiques se sont aus­si inté­res­sés aux syn­chro­ni­ci­tés ? Ce fut le cas en effet de l’un des pères fon­da­teurs de la phy­sique quan­tique et prix Nobel 1945, Wolfgang Pauli. Il a d’ailleurs col­la­bo­ré direc­te­ment avec Jung.

En 1949, Pauli écrivait :

 

« Je crois que les coïn­ci­dences syn­chro­nis­tiques sont détruites lorsqu’on éli­mine tous les fac­teurs incon­trô­lables et incons­cients afin d’obtenir des condi­tions expé­ri­men­tales repro­duc­tibles » [1]

 

Il illus­trait ain­si le fait que la syn­chro­ni­ci­té nous entraîne dans une autre manière de pen­ser, où l’incons­cient a une place de choix. En 1952, après une longue cor­res­pon­dance avec Pauli et beau­coup de révi­sions du concept de syn­chro­ni­ci­té, Jung a publié La syn­chro­ni­ci­té, prin­cipe de rela­tions acau­sales [2].

               

Des liens vers la théorie de l’univers connecté

C’est l’intri­ca­tion des para­mètres mode­lant les syn­chro­ni­ci­tés qui per­met d’établir une ana­lo­gie entre ce que la phy­sique quan­tique donne à obser­ver et ce type d’événements. Que ce soit la coïn­ci­dence signi­fiante entre le psy­chisme de deux ou plu­sieurs indi­vi­dus, qui s’explique par l’intrication des psy­chismes de ces per­sonnes. Ou bien la coïn­ci­dence signi­fiante entre un état men­tal et un état phy­sique, qui s’explique par l’intrication entre les psy­chismes des per­sonnes, l’inconscient col­lec­tif et la matière.

Lorsque Jung écri­vait à Pauli : « il est plus vrai­sem­blable que toutes deux (matière et psy­ché) ont en fait la même pro­prié­té, qu’elles sont toutes deux contin­gentes à un niveau plus pro­fond et empiètent l’une sur l’autre sans se sou­cier de leur déter­mi­na­tion cau­sale res­pec­tive » [3], il fai­sait réfé­rence à l’unité de la réa­li­té, l’« Unus Mundus », c’est-à-dire le champ d’information unique. Du point de vue de la phy­sique stan­dard, ce champ regroupe le champ quan­tique – dans lequel les infor­ma­tions sont intri­quées – et les champs d’interaction maté­riels. Ceux-ci sont au nombre de trois puisque la gra­vi­té n’est pas expli­quée au niveau de l’infiniment petit dans la théo­rie quan­tique actuelle.

Du point de vue de l’univers connec­té, il en va tout autre­ment. En effet, la théo­rie de Nassim Haramein répond aux condi­tions d’intrication néces­saires à l’émer­gence des syn­chro­ni­ci­tés de l’échelle quan­tique à l’échelle cos­mo­lo­gique puisque tout y est connec­té à tous les niveaux. Ainsi, à toutes les échelles il existe un seul champ uni­fié d’information à la source de deux – et seule­ment deux – champs maté­riels quan­ti­fiés et intri­qués : le champ élec­tro­ma­gné­tique et le champ gra­vi­ta­tion­nel (voir l’article sur la gra­vi­té quan­tique).

                 

Feedback et synchronicité

Recevoir et transmettre des informations

feedback-information

De l’interaction de ces deux champs résulte d’une part le feed­back néces­saire à l’information afin qu’elle cir­cule et par­vienne au niveau de com­plexi­té obser­vable dans l’univers. Et d’autre part, le feed­back néces­saire à la conscience pour qu’elle émerge en tant que conscience de soi. Nassim Haramein explique que :

 

« Pour être conscient de vous-même, vous devez avoir un retour d’information. La conscience est une rétro­ac­tion entre le monde exté­rieur et le monde inté­rieur. C’est fon­da­men­tal pour toutes choses. Alors toutes les choses sont conscientes. Toutes les choses envoient des infor­ma­tions dans le vide et le vide ren­voie de l’information. Votre capa­ci­té à ali­men­ter le sys­tème est direc­te­ment liée à votre capa­ci­té de résis­tance, c’est à dire à la quan­ti­té d’in­for­ma­tions qui peut entrer en vous. » [4]

 

J’ai lit­té­ra­le­ment expé­ri­men­té cette décla­ra­tion. Je l’ai vécue concrè­te­ment lorsque l’anévrysme, arri­vé au bout de sa capa­ci­té de résis­tance, s’est rom­pu (lire Mon his­toire). Notons que si le mot « résis­tance » sug­gère une notion de rigi­di­té, c’est plu­tôt la sou­plesse qui condi­tionne notre capa­ci­té de résis­tance. Moins les tis­sus sont souples, moins ils vont pou­voir résis­ter à la pres­sion san­guine. Et dans mon cas, ce constat phy­sio­lo­gique a trou­vé un écho au niveau de ma conscience : elle s’est simul­ta­né­ment échap­pée de la rigi­di­té du men­tal. Voilà notam­ment ce que m’a ensei­gné mon expé­rience. Et la conscience qui m’a per­mis par la suite d’être en mesure de rece­voir plus d’informations, et ain­si d’en trans­mettre davan­tage, par l’intermédiaire de ce blog.

                    

Quel délai pour le retour d’information ?

Si le feed­back sous-tend le pro­ces­sus de créa­tion de l’Univers, le délai de retour de l’information est plus ou moins rapide. De ce point de vue, la par­ti­cu­la­ri­té des syn­chro­ni­ci­tés réside peut-être dans le fait que lorsqu’elles se pro­duisent, le feed­back est immé­diat, ou du moins s’effectue dans un délai très court.

En revanche, la réci­proque n’est pas for­cé­ment vraie : si je mets ma main sur une plaque très chaude, je vais me brû­ler immé­dia­te­ment, et en géné­ral cela n’aura rien d’une syn­chro­ni­ci­té. Bien que cela pour­rait être le cas si par exemple je me réveillais un matin après avoir rêvé que je me brû­lais, j’arrivais dans la cui­sine, je racon­tais mon rêve à la per­sonne qui se trouve là. Encore engour­die par le som­meil, je met­tais ma main sur une plaque de cuis­son en igno­rant que cette per­sonne venait juste de la faire chauf­fer. Le feed­back d’information serait instantané.

Et plus encore, peut-être que cette ins­tan­ta­néi­té per­met­trait, dans ce cas pré­cis et dans le cas des syn­chro­ni­ci­tés en géné­ral, d’expliquer l’appa­ri­tion spon­ta­née du sens chez l’observateur. Michel Cazenave parle de double mou­ve­ment propre aux évé­ne­ments syn­chro­nis­tiques qui, selon moi, peut s’inscrire dans cette réflexion :

 

« C’est une chaîne qui se forme entre le sujet qui observe et le sens qui s’impose à ce sujet, et qui fait de ce sujet un par­ti­ci­pant à l’événement qui, dans un double mou­ve­ment, reçoit et donne le sens à la scène qu’il per­çoit. » [5]

                

                     

Auto-organisation des systèmes

Tantôt le feed­back se tra­duit pour le sujet en évé­ne­ments ordi­naires, en appa­rence uni­que­ment sou­mis au déter­mi­nisme. Tantôt il est de l’ordre de l’intui­tion, de la coïn­ci­dence ou de la syn­chro­ni­ci­té. Ces deux mani­fes­ta­tions phy­siques – déter­mi­niste ou syn­chro­nis­tique – font appel à un niveau de com­pré­hen­sion dif­fé­rent du pro­ces­sus par lequel ils sont créés. Ainsi, la syn­chro­ni­ci­té, contrai­re­ment au déter­mi­nisme, ne peut lais­ser aucun doute quant à la pro­ve­nance de l’information. C’est-à-dire aucun doute quant à l’existence d’un champ de conscience plus vaste que celui avec lequel nous croyons inter­agir. En fait, la syn­chro­ni­ci­té consti­tue clai­re­ment la preuve, selon Nassim Haramein, que le feed­back néces­saire à l’avan­ce­ment de la conscience abou­tit à l’auto-organisation des sys­tèmes dans l’univers.

                 

Résonance et synchronicité

feedback-et-resonnanceSi tout est mani­fes­té en fonc­tion du feed­back d’information qui opère entre le vide et la matière, il s’a­git tou­jours d’une co-détermination entre l’information que nous envoyons dans le vide et notre inter­pré­ta­tion de ce que le vide nous ren­voie. Cette co-détermination se mani­feste sous forme de ren­contres, de cir­cons­tances ou d’événements. Notre inter­pré­ta­tion dépend de l’état de conscience à par­tir duquel nous inter­agis­sons avec le vide. Et le feed­back pro­ve­nant du vide dépend de l’interaction qui se pro­duit entre l’information envoyée et l’information éma­nant de tous les autres points de vue. La réso­nance entre l’information envoyée et l’information reçue peut ain­si reflé­ter un degré de cor­res­pon­dance plus ou moins éle­vé. Il sem­ble­rait que dans le cas des syn­chro­ni­ci­tés, la réso­nance soit immé­diate, et le degré de cor­res­pon­dance maxi­mal. L’intérieur et l’extérieur expriment alors la même chose.

Pour Nassim Haramein, tout ce qui est à l’ex­té­rieur de nous est en retard par rap­port à notre expé­rience. Seul notre centre est au temps exact. Tout se passe comme si la syn­chro­ni­ci­té nous rame­nait à la réso­nance avec notre temps exact, c’est-à-dire avec le point d’immobilité.

          


Points Clés

  • Le modèle stan­dard en phy­sique est par­ti­cu­liè­re­ment inadap­té à l’étude des synchronicités.

  • La théo­rie du champ uni­fié répond aux condi­tions d’intrication, de feed-back et de réso­nance néces­saires à l’émergence des syn­chro­ni­ci­tés, à toutes les échelles.

  • Le feed-back ins­tan­ta­né d’in­for­ma­tion pour­rait expli­quer l’apparition spon­ta­née de sens chez l’observateur lors­qu’il vit une synchronicité.

                  

                     

             


Notes et références
    

[1] PAULI Wolfgang dans une lettre du 22 octobre 1949 à Markus Fierz (citée d’après von Meyenn (1993), lettre n°1055, p.703), cité par meta​psy​chique​.org
[2] JUNG Carl Gustav, La syn­chro­ni­ci­té, prin­cipe de rela­tions acau­sales, in Synchronicité et Paracelsica (1952), Paris : Albin Michel, 1998.
[3] JUNG Carl Gustav, cité par GOMEZ Virginie, La phy­sique peut-elle contri­buer à la com­pré­hen­sion de la psy­ché ? (2011, 9 juin), In : INREES
[4] HARAMEIN Nassim, cité par Resonance Science Foundation – Français
[5] CASENAVE Michel, Les oiseaux et la mort, In : mon­not­bou­drant

 




Laisser un commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

©2018–2023 Ma vie quan­tique Tous droits réservés
1 Partages
Tweetez
Partagez
Partagez1