L’effet papillon 5/5

MeToo, ou l’autre effet papillon

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Dernière escale de la série sur l’effet papillon ! J’approfondis dans cet article le paral­lèle entre la théo­rie du chaos et le mou­ve­ment MeToo, évo­qué au début de cette série. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, petit retour sur les épi­sodes pré­cé­dents. Episode 1 : J’ai détaillé les sys­tèmes chao­tiques du point de vue de la phy­sique clas­sique. Episode 2 : J’ai élar­gi le cadre de réfé­rence de la théo­rie du chaos à la théo­rie de l’univers connec­té de Nassim Haramein. Episode 3 : J’ai explo­ré les liens entre l’irréversibilité des phé­no­mènes, la mémoire et l’entropie. Et, fina­le­ment, épi­sode 4 : j’ai mis en lumière la façon dont la gra­vi­té, l’entropie et l’auto-organisation sont intri­quées dans l’univers.

Ok, mais quel est le rap­port entre le mou­ve­ment MeToo, la mémoire, l’entropie et plus géné­ra­le­ment la phy­sique me direz-vous ? Pourquoi, fina­le­ment, est-il pos­sible d’appliquer la théo­rie du chaos à la psy­cho­lo­gie [1] ? Parce que tout com­por­te­ment ou pro­ces­sus, qu’il soit phy­sique ou psy­cho­lo­gique, ne peut appa­raitre qu’en sui­vant la dyna­mique de l’univers. Sinon il n’a aucun moyen de se mani­fes­ter.

La mémoire joue éga­le­ment un rôle dans le mou­ve­ment MeToo, pour le pire comme pour le meilleur, nous allons le voir. L’entropie y a sa place aus­si. Et chaque voix qui s’élève de concert avec les pré­cé­dentes tend à rendre irré­ver­sible le déve­lop­pe­ment et l’ancrage d’un nou­veau rela­tion­nel entre les femmes et les hommes.

Finalement, quelle est la dyna­mique qui sous-tend réel­le­ment l’effet papillon, et le mou­ve­ment MeToo en par­ti­cu­lier ? C’est ce que je vous pro­pose de décou­vrir dans cet article, qui résu­mé et illustre les quatre précédents.

                  

Un témoignage, une libération

 

« Je dois le fait de pou­voir par­ler à toutes celles qui ont par­lé avant, dans le cadre des affaires MeToo, et qui m’ont fait chan­ger de pers­pec­tive sur ce que j’avais vécu. » [2]


Au moment où l’idée de cet article com­mence à ger­mer dans mon esprit pour illus­trer « un autre effet papillon » sort le témoi­gnage d’Adèle Haenel. J’ai beau avoir sui­vi l’affaire MeToo, avoir lu et enten­du beau­coup de témoi­gnages, j’ai l’impression de prendre celui-ci en pleine figure. Il vient me cher­cher dans mes pro­fon­deurs, tou­cher ma part d’ombre. Et ma part de véri­té aus­si. Surtout.

Il est char­gé d’une émo­tion cer­taine, authen­tique, au ser­vice du mes­sage qu’il véhi­cule. Notamment, il a le mérite de mettre en lumière l’évo­lu­tion de conscience qui s’est pro­duite dans le for inté­rieur d’Adèle Haenel. Une évo­lu­tion liée d’une part à la mémoire des évé­ne­ments vécus pen­dant son ado­les­cence, et d’autre part au feed-back des femmes qui ont témoi­gné avant elle. C’est grâce à ces deux méca­nismes qu’elle a pu avoir une autre lec­ture de ses propres émo­tions, res­sen­tis et interprétations. 

A par­tir de ce point, elle a elle-même par­ti­ci­pé à faire bou­ger les engrammes des incons­cients fémi­nin et mas­cu­lin. Elle a contri­bué à libé­rer d’autres paroles fémi­nines, et pos­si­ble­ment d’autres écoutes masculines.

Du tweet d’Alyssa Milano [3] au témoi­gnage d’Adèle Haenel, il n’y a pas eu qu’un pas. Mais il y a eu un point de bas­cule, un chan­ge­ment de phase – pour par­ler en termes de phy­sique – dans la dyna­mique fémi­nin / masculin.

                  

La dynamique Yin / Yang

De la maturation à la mutation

yin-yang-cosmosQuoi de plus sym­bo­lique que le Yin et le Yang pour illus­trer la dyna­mique à l’œuvre entre les éner­gies fémi­nine et mas­cu­line ? J’ai déjà dis­cu­té de la dyna­mique Yin/Yang dans l’article Hasard ou réso­nance, je vais reprendre ici les points prin­ci­paux. Le Yin et le Yang ne sont pas oppo­sés mais com­plé­men­taires. Ils évo­luent dans un mou­ve­ment qui, entraî­né par une évo­lu­tion de la conscience, pro­duit inva­ria­blement un pas­sage de l’un à l’autre. La dyna­mique Yin/Yang offre ain­si en conti­nu une expé­rience tou­jours plus abou­tie de chaque prin­cipe. Les phases de crois­sance et de décrois­sance de chaque éner­gie alternent de telle sorte que la crois­sance du Yin est simul­ta­née et pro­por­tion­nelle à la décrois­sance du Yang. Et inversement.

La dyna­mique Yin/Yang repose donc sur la ten­dance de chaque pôle à, in fine, se trans­for­mer en son « contraire ». Le pas­sage de l’un à l’autre se fait tout d’abord par une lente matu­ra­tion, iné­luc­ta­ble­ment sui­vie d’une brusque muta­tion. On peut ne pas avoir conscience de la phase de matu­ra­tion, ou plus exac­te­ment de son état d’avancement. Si bien que lorsque la muta­tion appa­raît, elle peut sem­bler arri­ver sou­dai­ne­ment, si ce n’est sor­tir de nulle part.

Notons que les Chinois apposent les qua­li­fi­ca­tifs « jeune » ou « vieux » au Yin et au Yang en fonc­tion de la phase dans laquelle ils se trouvent. Ainsi, le jeune Yin et jeune Yang cor­res­pondent à des phases de matu­ra­tion tan­dis que le vieux Yin et vieux Yang s’emploient pour les situa­tions sur le point de bas­cu­ler.

                 

Une question de temps

Si l’on est sûr qu’une éner­gie va iné­luc­ta­ble­ment se trans­for­mer en sa com­plé­men­taire, toute la dif­fi­cul­té est de savoir à quel moment cette muta­tion aura lieu. 

Imaginez une hor­loge digi­tale qui n’af­fi­che­rait que les heures. Au moment où vous la regar­dez, il est par exemple 15h. Sans l’affichage des minutes, vous n’a­vez aucun moyen de savoir s’il vient tout juste d’être 15h ou s’il est qua­si­ment 16h. Si main­te­nant les « condi­tions ini­tiales » (la pré­ci­sion horaire au moment où l’on étu­die le sys­tème) affichent « 15h01 », il n’y a plus de doute pos­sible. Et avec une pré­ci­sion sur les secondes, vous sau­rez à quel moment l’affichage bas­cu­le­ra sur « 15h02 » etc. Le fait que nous ne sachions pas à quel moment le pas­sage d’une heure à l’autre va se pro­duire peut don­ner une impres­sion trom­peuse de sta­bi­li­té. Car les secondes et les minutes ne s’en égrènent pas moins.

Dans cet exemple, on sait sous quelle forme le sys­tème va bas­cu­ler bien que l’on ne sache pas quand. Mais dans beau­coup de sys­tèmes, comme le mou­ve­ment MeToo, nous n’avons d’information ni sur la forme ni sur la temporalité.

                   

La dynamique MeToo


« Comment est-ce que cela arrive ? Qu’est-ce qu’on a tous comme res­pon­sa­bi­li­té col­lec­tive pour que cela arrive ? »
[4]

 

Le féminin et le masculin sont dans le même bateau 

(Tout est connecté)

Les appa­rences sont par­fois trom­peuses. Dans le mou­ve­ment MeToo, et le mou­ve­ment fémi­niste en géné­ral, tout comme dans le patriar­cat, elles nous montrent ce qui oppose les femmes et les hommes. Voir au-delà des appa­rences, c’est com­prendre que la « cause des femmes » ne peut être sépa­rée de celle des hommes que de manière arti­fi­cielle. C’est aus­si accep­ter de dépla­cer la dis­cus­sion vers l’énergie fémi­nine / mas­cu­line qui existe en chaque femme et chaque homme, comme elle existe en tout. Je vous invite à voir ou revoir le dia­po­ra­ma Connexion Sacrée pour com­prendre com­ment se déploient les éner­gies fémi­nines et mas­cu­lines et quelles sont leurs relations.

 

cuboctaedre-vecteur-equilibre etoile-tetraedrique

 

passion-feminin-masculinA l’instar du Yin et du Yang, ces éner­gies sont com­plé­men­taires. En prendre conscience per­met de dépas­sion­ner le débat. Pour autant il ne s’agit pas d’éliminer toute pas­sion, mais sim­ple­ment de la remettre à sa juste place. Celle d’une danse entre le fémi­nin et le mas­cu­lin, tou­jours à la fron­tière de l’équilibre et du dés­équi­libre, de l’ordre et du désordre. Mû par l’avancement iné­luc­table de la conscience dans l’univers, le fémi­nin apprend du mas­cu­lin et réci­pro­que­ment, de l’échelle quan­tique à l’échelle cos­mo­lo­gique. Tous les niveaux d’organisation sont connec­tés. Tout ordre existe en dépen­dance avec les ordres qui le com­posent, et les ordres dont il fait par­tie. Ou, dit autre­ment, l’ordre que nous obser­vons à notre niveau tra­verse les échelles.

De ce fait, les niveaux col­lec­tifs et indi­vi­duels com­mu­niquent et s’alimentent l’un l’autre. Cela s’explique d’une part par la nature frac­tale de l’univers et les méca­nismes de rétro­ac­tion qu’elle engendre entre les dif­fé­rentes échelles. Cela s’explique éga­le­ment par la nature holo­gra­phique de l’univers : dès qu’une infor­ma­tion émerge, elle est dis­po­nible en tous points de l’espace.

               

Aucun modèle de société n’est définitif

(tout est tou­jours en train de se déterminer)

C’est ain­si qu’une femme dont la parole se libère met à dis­po­si­tion un poten­tiel de libé­ra­tion pour d’autres femmes [5]. Ce poten­tiel porte en lui l’espoir qu’aucun modèle de socié­té n’est défi­ni­tif. Les appa­rences, pour­tant, portent à croire en l’inertie du sys­tème patriar­cal depuis des mil­liers d’années. Mais le fait qu’il appa­raisse alors sta­tion­naire ne veut pas dire qu’il soit immuable. Aucun ordre n’est éta­bli une fois pour toutes. Mieux, tout sta­tion­naire qu’il paraisse, cet ordre, comme tout autre, est en réa­li­té en struc­tu­ra­tion per­ma­nente.

Le tweet d’Alyssa Milano a mar­qué un point de bas­cule entre la matu­ra­tion et la muta­tion du mou­ve­ment MeToo. Loin d’être sor­ti de nulle part, le défer­le­ment qui a sui­vi témoigne de la mise en lumière de tout ce qui a long­temps matu­ré dans l’ombre et l’anonymat. Tout ce qui s’est accu­mu­lé en cou­lisses pour en arri­ver pré­ci­sé­ment à créer un point de bas­cule. Et ce, aus­si bien à l’échelle pla­né­taire du mou­ve­ment MeToo qu’à l’échelle per­son­nelle d’Adèle Haenel.

Comment les paroles des femmes pourraient-elles créer un raz-de-marée jusqu’à modi­fier l’ordre éta­bli ? Un ques­tion­ne­ment en écho à celui-ci : com­ment des per­tur­ba­tions à l’é­chelle du papillon vont-elles se pro­pa­ger aux grandes dimen­sions comme celle d’un oura­gan ? Autrement dit, quelles sont les condi­tions néces­saires au point de bas­cule, au chan­ge­ment de phase [6] d’un système ?

                      

Chaque parole compte 

(du cumul des éner­gies dépend le point de bascule)

 

bouches-papillon

Disons qu’un bat­te­ment d’aile de papillon repré­sente le témoi­gnage d’une femme. Si de petites causes pro­duisent de grands effets, com­ment expli­quer que le patriar­cat n’ait jamais été mena­cé jusque-là mal­gré les voix fémi­nines qui se sont éle­vées ? Ce n’est cer­tai­ne­ment pas un témoi­gnage igno­ré qui peut faire bas­cu­ler les choses. Ni même, en soi, le tweet d’Alyssa Milano. En revanche, un tel tweet peut être la goutte d’eau qui a fait débor­der le vase. Et c’est ce qui s’est pro­duit. Des femmes qui témoi­gnaient jusqu’ici « iso­lé­ment » ont trou­vé par ce biais un moyen de s’exprimer de façon coor­don­née

Les sys­tèmes iso­lés, si tant est qu’ils existent, ne peuvent pas s’auto-organiser. L’auto-organisation se struc­ture grâce à l’é­change d’in­for­ma­tion. Tel a été le rôle du tweet d’Alyssa Milano. On aurait abou­ti au même résul­tat avec un autre tweet ou même un autre déclen­cheur, à un autre moment [7]. Que ce tweet pré­cis ait été là ou pas ne change pas grand-chose à l’affaire pour­vu qu’il y ait eu suf­fi­sam­ment d’autres témoi­gnages sou­dain prêts à fonc­tion­ner ensemble, dans la créa­tion d’un nou­vel ordre. Car une femme, en fonc­tion du fait qu’elle témoigne ou pas, va ali­men­ter deux « ordres » dif­fé­rents : l’un où elle n’a pas voix au cha­pitre, l’autre où sa parole compte. Les hommes ali­men­te­ront aus­si l’un ou l’autre, en fonc­tion de leur qua­li­té d’écoute.

Encore une fois, l’inconnu n’est pas de savoir s’il va y avoir un point de bas­cule, mais à quel moment il va se pro­duire ? Gardons à l’esprit qu’un effet minime qui semble iso­lé et sans inci­dence pour la tota­li­té est bel et bien enre­gis­tré sur la trame de l’univers.

                    

La mémoire, pour le pire et pour le meilleur

En effet, toutes les petites actions iso­lées ne sont pas pour autant per­dues. Elles laissent une empreinte dans le champ spatio-mémoriel – ou champ mor­pho­gé­né­tique – qui nous connecte tous. Plus les pen­sées, les paroles et les actions seront répé­tées dans le temps, plus l’énergie qu’elles auront alors géné­rée aura d’influence. Une influence avant tout sur nous-mêmes, et éga­le­ment sur le monde extérieur.

Si la mémoire emma­ga­sine de l’énergie de façon neutre, notre expé­rience n’en sera pas moins vécue posi­ti­ve­ment ou néga­ti­ve­ment. Ainsi, c’est par le même méca­nisme inté­rieur qu’Adèle Haenel se sera tue pen­dant long­temps – sous l’influence d’un vécu néga­tif – et qu’elle se sera mise un jour à par­ler, grâce à l’impulsion de l’énergie fémi­nine soli­daire du mou­ve­ment MeToo. La mémoire pour le pire et pour le meilleur.

S’il y a assez de paroles qui vont dans le même sens, le chan­ge­ment arrive. En termes de phy­sique, cela se tra­duit par le fait que suf­fi­sam­ment d’éner­gie est appor­tée au sys­tème pour qu’il se modi­fie. Ne pas le savoir peut mener au décou­ra­ge­ment. A l’inverse, en avoir conscience aug­mente la per­sé­vé­rance et la res­pon­sa­bi­li­té indi­vi­duelle et engendre une dyna­mique posi­tive pour les per­sonnes qui doutent. Alors une autre femme peut éven­tuel­le­ment témoi­gner à son tour.

                   

De l’appropriation de l’espace conscient

 

« Le concept d’un papillon qui bat des ailes et pro­voque un oura­gan est vrai seule­ment si on le remet dans un contexte d’é­chelle. La pro­ba­bi­li­té qu’un bat­te­ment d’aile de papillon pro­voque un oura­gan est très très faible, pour ne pas dire qua­si inexis­tante. Mais si on a des mil­lions de papillons qui battent des ailes en même temps, là il se passe quelque chose. » [8]

 

On peut stop­per 1 papillon, pas 1 mil­lion. On peut faire taire une femme, pas des mil­lions. Le point de bas­cule, l’irréversibilité du sys­tème, dépend du nombre de « papillons » qui tra­vaillent ensemble.  Après, est-ce un ordre ou un désordre qui va être créé, tout dépend du point de vue ! Cela peut créer un ordre pour les uns qui son­ne­ra comme un désordre pour d’autres.

Le chaos déter­mi­niste expose ain­si sous le vocable « sen­si­bi­li­té aux condi­tions ini­tiales » que sous cer­taines condi­tions de seuil une struc­ture peut sau­ter vers un état désor­don­né puis vers un nou­vel ordre. C’est ce qui peut se pas­ser en appa­rence. En fait, elle atteint sim­ple­ment un point de bifur­ca­tion qui a été ali­men­té par l’accumulation de quan­tas d’énergie jusqu’à faire bas­cu­ler le sys­tème.

La répé­ti­tion des actions finit par ame­ner à la conscience ce qui était jusque-là dans l’inconscient. Grâce au tweet d’Alyssa Milano, tout à coup, les témoi­gnages jusque-là incon­nus ou igno­rés sont arri­vés dans l’espace conscient. Tout à coup, ces témoi­gnages ont pris une toute autre dimen­sion en se mani­fes­tant sous nos yeux, à notre échelle. Tout à coup, des mil­lions de papillons ont bat­tu des ailes en même temps, modi­fiant le champ mor­pho­gé­né­tique fémi­nin. Et obli­geant par là-même le mas­cu­lin a en faire autant.

                       

Aile pour aile, vent pour vent

(le prin­cipe de résonance)

 

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« On ne change jamais les choses en com­bat­tant la réa­li­té exis­tante. Pour chan­ger quelque chose, construi­sez un nou­veau modèle qui ren­dra l’an­cien obso­lète. » [9]

 

Où le mou­ve­ment MeToo nous mènera-t-il ? Nul ne peut le pré­dire. Ni en obser­vant les tra­jec­toires indi­vi­duelles qui com­posent ce mou­ve­ment. Ni en spé­cu­lant sur la nou­velle orien­ta­tion que celui-ci pour­rait prendre. La notion de tra­jec­toire, au sens déter­mi­niste du terme, est en effet sup­plan­tée par le prin­cipe de réso­nance [10]. Dit autre­ment, les tra­jec­toires se déploient par réso­nance. Pourquoi ? Parce qu’elles sont sou­mises à la loi d’attraction : les éner­gies de même fré­quence s’attirent.

Cependant, si les femmes ont besoin de se faire entendre, expri­mer ce qui est néces­saire n’est pas suf­fi­sant. Nous ne devons pas res­ter dans cet espace. Nous devons dépla­cer nos émo­tions pour engen­drer un cercle ver­tueux. Et si notre but est avant tout de dépla­cer nos émo­tions, il n’est pas défi­ni une fois pour toutes. Il évo­lue, parce que nous évo­luons du fait du retour d’information per­ma­nent. Nous vali­dons, ou pas, les infor­ma­tions lorsqu’elles se pré­sentent. Et beau­coup sont vali­dées incons­ciem­ment parce qu’elles font écho à nos sché­mas habituels.

Par ailleurs, ce que nous consi­dé­rons comme de l’entropie (de l’information qui n’est pas utile) peut tout à fait être uti­li­sée par d’autres, en réso­nance avec leurs propres pen­sées et croyances, pour créer un autre ordre de leur point de vue. Si de plus en plus de per­sonnes adhèrent à tel ou tel ordre, elles ancrent petit à petit le centre de gra­vi­té de cet ordre des choses, aug­men­tant la pro­ba­bi­li­té qu’il se mani­feste. Si suf­fi­sam­ment de per­sonnes sont en réso­nance suf­fi­sam­ment long­temps avec ce centre de gra­vi­té, l’ordre qui en découle se mani­fes­te­ra durablement.

Que voulons-nous créer ?

                

                  

                     



Notes et références

[1] Une thèse déve­lop­pée par le psy­cho­logue cli­ni­cien Jérémie Vandervoode dans « Les pro­ces­sus dyna­miques – la théo­rie du chaos en psy­cho­lo­gie », in Le Journal des psy­cho­logues, n°203, décembre 2010 – jan­vier 2011, p.70
[2] HAENEL Adèle
[3] « Si vous avez été vic­time de har­cè­le­ment ou d’a­gres­sion sexuelle, écri­vez « Moi aus­si » en réponse à ce tweet », 15 2017.
[4]  HAENEL Adèle, Adèle Haenel explique pour­quoi elle sort du silence, Médiapart
[5] Voir éga­le­ment l’article sur La conscience quan­tique
[6] Un chan­ge­ment de phase est carac­té­ri­sé en phy­sique par une modi­fi­ca­tion sou­daine de l’état d’un sys­tème. Par exemple, vous pou­vez obser­ver un mélange de jaune d’œuf, de mou­tarde, de vinaigre et d’huile se faire gra­duel­le­ment, mais irré­ver­si­ble­ment, jusqu’à un cer­tain point. Au-delà de ce point, le sys­tème bas­cule et change de phase : l’état « mayon­naise » se mani­feste alors.
[7] Pour plus d’explications, se réfé­rer à la sec­tion sur « Lorenz et l’effet papillon ».
[8] HARAMEIN Nassim. (2013, 25 sep­tembre). Nassim Haramein Complete [Podcast], tra­duc­tion libre
[9] FULLER Richard Buckminster
[10] Voir la sec­tion consa­crée aux tra­vaux d’Henri Poincaré dans l’article 1

 




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