Comment sortir du mental ? 2/2

La passion de l’âme

Dans l’article pré­cé­dent, j’ai pas­sé en revue les dif­fé­rentes stra­té­gies que le cerveau-mental déploie en boucle pour res­ter à l’intérieur de lui-même. Comme s’il était pro­gram­mé pour errer sans fin dans un laby­rinthe. Nous avons vu que le cerveau-mental s’est cou­pé de l’âme. Que se passerait-il si celle-ci reve­nait sur le devant de la scène ? Irions-nous au-delà du men­tal ? C’est ce que je vous pro­pose d’explorer ici.

 

Aux frontières du mental

Tout a com­men­cé par un rêve. Un rêve dans lequel je me suis libé­rée d’une pro­gram­ma­tion men­tale, peut-être la plus sour­noise : celle qui ne nous per­met pas de prendre conscience que l’on peut aller au-delà du men­tal

J’ai cepen­dant réa­li­sé à la suite de ce rêve – par une asso­cia­tion d’idées dont seul le men­tal a le secret – qu’en fait je n’en étais pas à ma pre­mière ten­ta­tive d’évasion ! Il y en eu de nom­breuses, faites depuis l’intérieur du men­tal. Autant dire qu’elles ont toutes été vaines. Et puis il y a eu celle, spec­ta­cu­laire, où mon men­tal a été pris par sur­prise : voi­là pour­quoi elle a fonc­tion­né. Elle s’est pro­duite lors d’une rup­ture d’anévrisme, il y a quelques années. J’ai alors vécu une expan­sion de conscience qui a lit­té­ra­le­ment for­cé mon men­tal à se désen­ga­ger de ma per­cep­tion [1].

                 

Du conformisme mental à la percée de l’âme

Le men­tal adore se confor­mer, c’est la base même de son fonc­tion­ne­ment. Mais le confor­misme n’est pas dans la nature de l’âme. Si bien qu’arrive un moment où quelque chose est obli­gé de chan­ger. Ma manière de com­po­ser avec ce para­doxe – me confor­mant en appa­rence tout en me ména­geant une sor­tie de secours en cou­lisses – a été de per­mettre à un ané­vrisme de se déve­lop­per dans mes méninges, tel un garde-fou silen­cieux. Puis est arri­vé ce qui devait arriver…

Lors de la rup­ture de l’anévrisme, tout s’est pas­sé comme si j’avais obser­vé en accé­lé­ré les ten­ta­tives déses­pé­rées de mon men­tal de mettre en place ses stra­té­gies… jusqu’à ce qu’il soit bien obli­gé de recon­naître ses limites. La sou­dai­ne­té et l’urgence de la situa­tion ont éclip­sé toute dis­trac­tion, ne lui lais­sant d’autre choix que de se foca­li­ser sur ce qui se pas­sait. Faute de pou­voir y asso­cier un évé­ne­ment simi­laire pour savoir quoi faire, il a fina­le­ment été pous­sé dans ses der­niers retran­che­ments… Temporairement du moins. Car le men­tal étant le men­tal, il n’abandonne pas si facilement.

Mais une graine de conscience fut plan­tée cette nuit-là. Comme une per­cée de l’âme. La réa­li­sa­tion claire et sans équi­voque que je ne suis pas pié­gée dans cette réalité.

Mon cerveau-mental n’étant pas en mesure de repro­duire cette spec­ta­cu­laire éva­sion (et heu­reu­se­ment !), j’ai dû emprun­ter un autre che­min pour m’échapper. Tout ce que je savais alors, c’est que j’étais très enga­gée à aller au-delà du men­tal et à ne plus le lais­ser me rame­ner à l’intérieur de lui. Je vou­lais invi­ter mon âme dans cette réa­li­té. J’ai fran­chi une nou­velle étape grâce au rêve du laby­rinthe. Plus pré­ci­sé­ment, je pense que c’est mon men­tal qui a fran­chi une nou­velle étape, comme s’il avait lui-même déci­dé d’ouvrir la porte de sa prison…

                 

L’épanouissement de l’âme

Ma prise de conscience s’est ain­si dérou­lée en deux temps. Avec la rup­ture d’anévrisme, j’ai réa­li­sé que l’âme peut, en cer­taines cir­cons­tances par­ti­cu­lières, mon­trer au men­tal ses limites. Le rêve m’a quant à lui ensei­gné que le cerveau-mental fini­ra par s’observer lui-même et par s’écarter déli­bé­ré­ment du che­min choi­si par l’âme. Il devien­dra même un allié pour elle ici-bas.

Dans toute cette his­toire, il est ques­tion de per­mis­sion et, vous l’aurez com­pris, elle ne vien­dra jamais du men­tal. Le véri­table pro­ces­sus du per­mettre vient de l’âme, et lorsque ce pro­ces­sus est suf­fi­sam­ment mature, le cerveau-mental s’observe et recon­naît qu’il y a beau­coup plus que cette réalité.

L’âme ne fonc­tionne pas comme le men­tal, elle n’est pas logique ou ration­nelle. Elle n’a pas besoin de temps ou d’es­pace. Le cerveau-mental est comme un sys­tème d’ex­ploi­ta­tion de l’information, mais l’âme, c’est notre Moi pro­fond. C’est elle qui amène la prise de conscience. L’âme dis­tille en sagesse chaque expé­rience que nous avons, en fil­trant les émo­tions et les juge­ments qui y sont attachés.

Elle envoie comme des impul­sions au men­tal afin que l’humain réa­lise qu’il a besoin d’aller au-delà du men­tal pour évo­luer. Si tel est son choix.

                     

Sur le plan collectif

Une fois que notre propre cerveau-mental s’est obser­vé, il observe dif­fé­rem­ment les autres. Une chose qui me trouble plus que tout, c’est le dés­équi­libre men­tal qui règne alen­tour. J’ai par­fois l’impression que la pla­nète est au bord de la dépres­sion ner­veuse. J’observe que beau­coup de per­sonnes sont sur une espèce de plan dimen­sion­nel très men­tal, alors que d’autres sont en train de sor­tir de ce plan.

Les per­sonnes encore ancrées dans le men­tal sont-elles prêtes à chan­ger ? A se libé­rer ? Et si oui, d’où pro­vient leur désir de liber­té ? Sont-elles conscientes que s’il vient du men­tal, il ne pour­ra pas réel­le­ment abou­tir à la liber­té ? Il est pos­sible que ce qui pro­vo­que­ra réel­le­ment un chan­ge­ment chez ces per­sonnes soit fina­le­ment le trop plein de souf­france. Le chan­ge­ment arri­ve­ra au moment où elles ne se diront plus « j’en ai assez de souf­frir » mais « j’en ai assez d’en avoir assez de souf­frir ». 

Tous les êtres qui choi­sissent de sor­tir du men­tal envoient une lumière, un signal à la pla­nète, indi­quant qu’il existe d’autres moyens de faire. Les autres pour­ront être d’accord ou pas avec cela, mais il y a d’autres moyens de faire. Il est pos­sible d’aller au-delà du mental.

                     

Au-delà du mental

C’est grâce à la per­mis­sion impul­sée par l’âme que se crée cette ouver­ture qui fait quit­ter au men­tal son trône de roi. Graduellement, le men­tal reste de côté et l’âme peut prendre la place qui lui revient.

Voilà ce qui semble se pas­ser : le côté droit du cer­veau, qui a tou­jours été pré­sent mais refou­lé [2], le côté droit du cer­veau est désor­mais en train de s’a­van­cer. De lui vient la capa­ci­té de se connec­ter et de com­mu­ni­quer avec l’âme, sans faire usage des mots, du temps ou de l’es­pace. Il per­met de per­ce­voir les réa­li­tés de manière beau­coup plus grande et plus large que jamais [3].

Quand le cerveau-mental ouvre la porte, c’est comme s’il disait « désor­mais je serai tou­jours avec l’âme ». Et ce moment ne peut arri­ver que lorsque le men­tal a appris à nous faire confiance en tant qu’être doté d’une âme. Alors, petit à petit, il ne limite plus ce qui nous tra­verse, comme par exemple l’intuition et la créativité.

                 

L’intuition

A mesure que le men­tal est en train de se reti­rer, de s’écarter, nous com­men­çons à nous réou­vrir à notre com­pré­hen­sion intui­tive, à tra­vers laquelle nous n’avons pas besoin de mots. Nous n’avons plus besoin de qua­lia nous per­met­tant de faire des asso­cia­tions avec quelque chose que le men­tal peut recon­naître. Alors, il n’y a plus de ten­ta­tive de prise de contrôle, le men­tal passe en mode coopé­ra­tif avec l’âme.

Tout cela est pro­gres­sif, il fau­dra sans doute un peu de patience avant de pou­voir tra­vailler avec une sorte de connais­sance intui­tive natu­relle qui aille au-delà des défi­ni­tions du men­tal. Il fau­dra encore un peu de temps à l’âme pour qu’elle soit fluide, qu’elle fusionne avec les acti­vi­tés neu­ro­nales du cer­veau et les acti­vi­tés émo­tion­nelles du men­tal

                

La créativité

L’âme vient d’un milieu créa­tif, mais très sou­vent la créa­ti­vi­té est éclip­sée par le men­tal. Cependant, de plus en plus, celui-ci nous lais­se­ra nous ouvrir à tout ce que nous sommes, à tous nos flux d’énergie, à tous nos poten­tiels. Il nous offri­ra une véri­table expé­rience éner­gé­tique, plu­tôt que d’essayer de mettre les choses sous une forme ou sous une autre.

Alors, sou­dain, une véri­table créa­ti­vi­té nous arri­ve­ra, venant de notre âme. Nous réa­li­se­rons qu’il existe des moyens créa­tifs et des moyens amu­sants de prendre en main tout chose. Nous n’obtiendrons plus néces­sai­re­ment les mêmes réponses parce qu’elles ne vien­dront plus de notre cerveau-mental limi­té. Nous réa­li­se­rons enfin la pro­fon­deur de notre véri­table expé­rience créa­tive ici sur la planète.

 

La perception naturelle

Notre véri­table désir, c’est de reve­nir à notre état natu­rel, qui est mul­ti­di­men­sion­nel.

Le men­tal est entraî­né à refou­ler nos per­cep­tions éner­gé­tiques. Il ne sait que construire et limi­ter, mais il appren­dra pro­gres­si­ve­ment à lais­ser place à l’âme. Celle-ci pos­sède un flux natu­rel, qui per­met à notre éner­gie de cir­cu­ler, de s’écouler faci­le­ment. Dans ce flux, il n’y a plus d’associations qua­lia à faire, il n’y a pas d’agrégation men­tale d’images pour créer la réa­li­té. Ce n’est pas tout sim­ple­ment pas comme cela que l’éner­gie fonc­tionne. L’énergie va et vient, si vite que le men­tal n’a pas le temps d’appréhender cette dynamique.

Ainsi, y a‑t-il beau­coup plus d’informations et d’énergies que ce à quoi le men­tal a accès. Notre état natu­rel est de per­ce­voir, grâce à l’âme, ces dif­fé­rents niveaux et strates, ces modèles éner­gé­tiques. Finalement, l’éner­gie est sim­ple­ment une com­mu­ni­ca­tion de l’âme [4], le chant de l’âme qui se réjouit constam­ment d’exister.

Revenir à la per­cep­tion natu­relle, c’est aus­si avoir une per­cep­tion dif­fé­rente de nous-mêmes. Parce que notre iden­ti­té pro­fonde ne vient pas du men­tal. Elle vient de l’âme. Arrive alors un moment où, bien que nous conti­nuions à nous expé­ri­men­ter à la fois de l’intérieur et de l’extérieur [5], nous n’avons plus besoin du feed-back des autres pour nous com­prendre. Notre per­cep­tion de nous-mêmes devient la seule véri­té. C’est ce qu’elle a tou­jours été.

                 

Quand même la porte s’estompe

Mon men­tal a pour ain­si dire fran­chi une porte lors du rêve du laby­rinthe. Mais il se pour­rait qu’il n’y ait en fait aucune porte à fran­chir pour nous retrou­ver à nou­veau dans notre état natu­rel. Parce qu’il n’y a pas de sépa­ra­tion. Tout est ici-même. Tout se passe simultanément.

Lorsque le men­tal sera à sa place et à sa posi­tion légi­times, cela per­met­tra à ce que l’on pour­rait appe­ler les éner­gies divines de pas­ser. Ainsi pourrons-nous vivre et faire des expé­riences dans de mul­tiples réalités.

             

Au-delà du mental, mais toujours dans l’équilibre

L’étape sui­vante est de pou­voir retour­ner à volon­té et selon notre désir dans la conscience de masse. Être en même temps dans la conscience de masse et hors de la conscience de masse, ou uni­que­ment dans cette conscience ou uni­que­ment hors de cette conscience. Mais en réa­li­sant sou­dain que nous n’y sommes plus pié­gés.

Nous pour­rions éga­le­ment réa­li­ser que nous sommes en per­ma­nence équi­li­bré. Nous n’avons plus besoin de pas­ser par notre men­tal pour conser­ver notre équi­libre, parce que le cerveau-mental n’a plus besoin d’a­voir un contrôle étroit sur tout ce qui le tra­verse. Il ne nous a d’ailleurs jamais contrô­lé au sens propre, nous lui avons cédé le contrôle. D’ailleurs, qui­conque cherche à aller dans d’autres réa­li­tés à par­tir d’un lieu de pou­voir ou de contrôle, sans sagesse, sera dés­équi­li­bré et instable dans la réa­li­té humaine.

Pour les autres, le men­tal sera main­te­nant tou­jours là, en tant que pro­ces­seur d’éner­gies et d’in­for­ma­tions, afin de créer l’illu­sion des réa­li­tés dans les­quelles nous évo­luons. Mais il ne limi­te­ra plus ce qui nous traverse.

Et sur­tout, enfin, nous n’aurons plus besoin de notre men­tal pour nous vali­der.

                     

                         

                    



Notes et références


[1] Lire Mon his­toire pour connaître les détails de cette aven­ture.
[2] Et j’en sais quelque chose, lui qui est pré­do­mi­nant chez les gau­chers (voir l’article pré­cé­dent), même s’il reste en grand par­tie en som­meil y com­pris chez ces per­sonnes, atten­dant qu’elles soient prêtes.
[3] Voir l’histoire de Jill Bolte Taylor sur son expé­rience du cer­veau droit. 
[4] Si vous sou­hai­tez avoir le point de vue de la phy­sique sur le fait que l’énergie est une com­mu­ni­ca­tion, vous pou­vez consul­ter l’article L’énergie est com­mu­ni­ca­tion.
[5] C’est la dyna­mique de la prise de conscience. Elle est basée sur un double mou­ve­ment : vers l’extérieur (l’observation) et vers l’intérieur (le retour d’expérience), offrant ain­si à l’être humain l’incroyable pos­si­bi­li­té de s’expérimenter à la fois de l’extérieur et de l’intérieur.

 




4 thoughts on “Comment sortir du mental ? 2/2

  1. Merci Didier, il me semble qu’il est sain de prendre conscience de ses pro­ces­sus men­taux, qui peuvent aller se nicher bien au-delà des appa­rences ; est-ce votre men­tal qui s’ar­range avec lui-même (c’est un vrai ques­tion­ne­ment 😉 ? Et sans doute que la lutte est elle-même un pro­ces­sus du men­tal qui cherche à se pro­té­ger ; peut-être qu’une meilleure option est de per­mettre autre chose !

  2. Bonsoir Didier,
    Oui, cette démarche néces­site que 1. on prenne conscience de son men­tal et 2. on choi­sisse de le mettre à la bonne place 😉

  3. Gaetana,
    Mental ou Ego
    per­son­nel­le­ment, je m’ar­range avec les deux et me dis qu’il n’y à rien à rejeter
    à par­tir du moment où on lutte, on renforce ?
    Didier

  4. Bonjour Gaetana,
    per­son­nel­le­ment, je vois le men­tal juste comme un outil, tout comme l’homme pré­his­to­rique a uti­li­sé le silex pour faire du feu
    De for­ma­tion scien­ti­fique, je fais appel au quo­ti­dien dans mon tra­vail à une très grande rigueur (l’ou­til men­tal), mais toutes les grandes avancées/décisions viennent tou­jours d’un élan qui me pousse sans que j’y ai réflé­chi (c’est instantané)
    Tout comme si, la tra­vail se fai­sait en arrière plan, et sort au juste moment
    Auparavant, je réfré­nais cet élan, main­te­nant je ne réflé­chis plus, et me dis à pos­té­rio­ri : pour­quoi ai-je fais cela, et conclus que c’é­tait la meilleure chose à faire

    Didier

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